Burn-out - Fauchée en plein vol (2/2) : Chronique d'une reconstruction réussie
(Suite de : « Burn-out - Fauchée en plein vol (1/2) : Chronique d’un effondrement ordinaire »
https://www.pascale-agazzi.fr/blog/articles/burn-out-fauchee-en-plein-vol-1-2-chronique-d-un-effondrement-ordinaire)
Estelle repensera durant des années à la scène de sa chute.
Les mots habiles et bienveillants de son médecin et de sa psychologue ne feront qu’effleurer le problème, même s’ils lui permettront de comprendre ce qui s’est réellement joué pour elle : la disparition de tout ce sur quoi elle avait cru pouvoir s’appuyer et qui se révélait illusoire.
Des années durant, Estelle a ressenti des montées émotionnelles incontrôlables, voire de véritables attaques de panique, chaque fois qu’elle approchait physiquement ou même juste en pensée, de « quelque chose » lui rappelant cette scène où une part d’elle-même est morte.
- Le hurlement des freins d’un wagon de métro – et partant, la simple perspective de se rendre à Paris, où se trouvait son travail.
- La simple vue d’un dossier bien ordonné.
- Une couleur rouge cramoisi sur n’importe quoi – un pull, une serviette, une étagère.
- Les effluves d’un parfum masculin ou l’odeur de vieux cuir émanant d’une peau sous un costume sombre …
Ces « quelques choses » qui mettaient Estelle en panique se nomment des « déclencheurs ». Tous sont liés à la scène traumatique, dont ils ont formé une partie du décor. Tous ont affecté, à des degrés divers, les différents sens d’Estelle. Et pour cette raison, tous ont été soigneusement consignés et « engrammés » dans sa mémoire cellulaire et émotionnelle.
Comme d’autres, Estelle est venue me consulter pour la persistance des perturbations liées à cette scène traumatique, remontant pourtant à cinq ans, et ce, malgré un travail psychologique très sérieux effectué.
Ce sont les techniques naturelles combinées de l’Harmonisation Globale® et de l’Aromathérapie énergétique qui ont permis de purger ces mémoires cellulaires et émotionnelles qui se réactivaient jusque-là de manière incontrôlée.
Ces deux pratiques complémentaires mobilisent la sensorialité du corps. Elles libèrent les émotions et cicatrisent les « vieux schémas » sans jamais contraindre à retraverser les traumas et leur cohorte de douleurs.
Quelques séances ont ainsi permis à Estelle de retrouver la sérénité et une nouvelle maîtrise de sa vie. Parce qu’elle a enfin accepté d’écouter son corps dans un cadre rassurant, elle a pu capter l’injonction d’auto-protection de son corps :
- Par des acouphènes, ses oreilles l’ont empêchée d’en entendre davantage après l’annonce dévastatrice de son licenciement ;
- Par un assèchement de sa gorge, elle est devenue incapable de poursuivre une discussion devenue stérile, puisque la décision de son départ était déjà actée ;
- Par une oppression thoracique et une sensation d’étouffement, son système cardio-respiratoire l’a contrainte à se mettre en mouvement ;
- Son cerveau a justement déduit de ces signaux qu’elle devait partir se mettre à l’abri de toute nouvelle stimulation émotionnelle, parce qu’elle ne pouvait en supporter davantage.
Or, malgré ces injonctions intérieures impératives, Estelle a d’abord refusé d’y répondre. Elle a en effet priorisé son souci de répondre aux injonctions sociales (garder la face) et aux attentes de son patron (quitter gentiment la boîte, sans faire de vagues).
Au-delà du choc né de la brutalité de l’annonce de son licenciement, les perturbations d’Estelle provenaient :
- de la tension entre ces deux injonctions, l’une interne et vitale, et l’autre externe et accessoire,
- et surtout de la solution qu’elle avait choisi d’y apporter, en priorisant la seconde sur la première.
Car ce faisant, elle avait refusé de se protéger et s’était délibérément mise en danger dans un moment de grande vulnérabilité nerveuse et émotionnelle. Son corps l’avait bien compris et en avait gardé une trace indélébile. Et il ne cessait donc depuis, de lui renvoyer ce message (« Va-t’en ! ») qu’elle avait alors volontairement occulté, afin qu’elle lui apporte enfin la réponse adéquate.
Le chemin de la reconstruction après un burn-out passe toujours par une forme de réconciliation avec son corps. Reconnaître aussi son intelligence « autonome » et apprendre à en tenir compte en sont des clés essentielles.