Issues de la distillation de matières végétales (feuilles, fleurs, branches, écorces, racines, résines ...), les huiles essentielles et essences aromatiques constituent désormais une branche incontournable de la phytothérapie. La réputation croissante dont elles bénéficient dans l'esprit du public est justifiée par l'importante concentration de principes actifs que permet cette technique, qui classe l'aromathérapie un peu à part des autres remèdes naturels.
La polyvalence des huiles essentielles apparaît souvent déroutante pour les néophytes. Elle découle en réalité de la distillation du totum des plantes (les plantes entières), dont la composition naturelle renferme un nombre souvent extrêmement élevé de molécules différentes, exerçant des actions complémentaires et synergiques. Cette multiplicité de principes actifs hautement concentrés permet donc d'adresser des problématiques très diverses par le recours à une seule et même huile essentielle.
Par ailleurs, les composants ainsi concentrés de chaque huile essentielle trouvent parfois à s'accorder à d'autres, dans la réalisation de synergies ciblées permettant ainsi une réponse personnalisée unique et sur mesure.
C'est personnellement par l'aromathérapie que j'ai véritablement pénétré dans l'univers de la phytothérapie, convaincue par son efficacité et sa rapidité d'action sur tant de maux de mon quotidien et de celui de mon entourage.
Pourtant, la prise de conscience des difficultés liées à l'utilisation de cette technique m'a progressivement guidée vers un usage particulièrement raisonné des huiles essentielles.
Car les prouesses de l'aromathérapie ne doivent pas occulter le coût environnemental souvent élevé auquel ces substances aux sublimes fragrances sont obtenues. Environ 4 tonnes de pétales de rose frais, prélevés à la main dans des conditions de cueillette rigoureuses, sont ainsi nécessaires à la production d'un seul litre d'huile essentielle de Rose de Damas. Ainsi, au-delà de la seule question du prix d'achat de ces produits, l'engouement pour l'aromathérapie peut entraîner de nouvelles pressions sur les écosystèmes fragiles dont ces substances sont extraites.
Par ailleurs, le haut degré de concentration des huiles essentielles est aussi parfois à l'origine de difficultés d'utilisation, selon les usages et les personnes : les femmes enceintes, les personnes âgées, les enfants, mais aussi les sujets asthmatiques sont par exemple soumis à d'importantes restrictions d'usage. En outre, diverses précautions d'emploi doivent impérativement être respectées, car certaines huiles s'avèrent caustiques pour la peau ou toxiques pour le foie.
Pour ces raisons, j'ai souhaité développer dans mon cabinet la pratique de l'olfactothérapie, qui consiste en une harmonisation émotionnelle par l'inhalation d'huiles essentielles ciblées, sélectionnées pour les propriétés psycho-émotionnelles des molécules qui les composent. Nombre de troubles physiologiques découlent en effet d'une mauvaise gestion émotionnelle.
J'aime adjoindre l'olfactothérapie à mes séances de réflexologie faciale. L'entretien préalable me permet en effet de faire émerger les déséquilibres psycho-émotionnels sous-jacents, à l'oeuvre dans beaucoup des problématiques qui me sont posées. Le pouvoir d'évocation extrêmement puissant des fragrances relie en effet chacun directement et immédiatement à son être profond, à sa mémoire autant qu'à son histoire. Leur capacité d'apaisement et de réconciliation intérieure est proprement étonnante.